Stress cerveau reptilien amygdale

Voici une explication lumineuse et simple des effets du stress quotidien sur le cerveau.

Cela va vous permettre de comprendre ce qui se passe dans le cerveau de votre enfant quand il se retrouve soudain en panique devant un problème de maths, que cela se manifeste par une crise de larme, un refus catégorique de faire ses devoirs, ou le grand classique « je suis nul, je déteste les maths ».

Vous allez découvrir qu’effectivement, à ce moment là, votre enfant est parfaitement incapable de résoudre ce problème qui vous paraît pourtant évident et à sa portée. Et qu’il est nécessaire de l’aider à quitter la zone stress pour rebrancher ses capacités de raisonnement. Une fois sa capacité à réfléchir remise en route, miracle, vous le verrez trouver la solution tout seul !

En fin d’article, vous trouverez 3 étapes pour aider votre enfant à rebrancher ses capacités de raisonnement et à résoudre en 2 coups de cuillères à pot cet exercice de maths qui semblait insoluble 15 minutes plus tôt.

Le stress face à un problème de maths va réveiller 3 acteurs stars du cerveau !

Lorsque votre enfant se retrouve en panique devant ce fichu exercice de maths, 3 acteurs stars se mettent en action dans son cerveau :

1. L’amygdale : le QG de crise

Aussi appelée « cerveau reptilien », c’est la partie la plus primaire de notre cerveau. Nous la possédons en commun avec la plupart des animaux – et oui, bien sûr avec les crocodiles ! – ce n’est donc pas elle qui assure l’intelligence distinctive de l’espère humaine. Ce n’est pas elle qui aide à résoudre les problèmes de maths.

En revanche, elle a un rôle capital : assurer notre survie en cas de danger immédiat, par exemple se protéger d’un lion qui bondit face à nous. C’est le QG de crise. Vivant dans une société moderne, urbaine, on pourrait croire que cette partie du cerveau si utile à la survie de l’homme de Cro-Magnon serait réduite au chômage technique chez nous.

Erreur ! Elle trouve au contraire à s’employer – et oui en particulier lors de la préparation d’un contrôle de maths ! La suite de cet article va vous décrire comment.

2. L’hippocampe : la mémoire centrale

Ressemblant à l’imagerie médicale à l’animal du même nom, c’est une des parties du cerveau que vous voulez muscler chez votre enfant ! En effet, ce charmant hippocampe est le lieu de stockage de la mémoire : si l’apprentissage des tables de multiplication s’est bien passé, c’est là qu’elles sont stockées dans la tête de votre enfant.

L’hippocampe dispose d’une capacité de stockage quasi illimitée, chez chacun d’entre nous, encore faut-il que l’amygdale ne vienne pas jouer des tours à votre enfant et l’empêcher d’accéder à cette précieuse mémoire.

3. L’hypothalamus : la Poste

C’est la Poste du cerveau, un petit organe situé à l’entrée qui va décider à qui envoyer les infos reçues de l’extérieur.

Dans le doute, s’il ne sait pas si une info reçue représente un danger potentiel ou pas – cet exercice de maths tordu dans lequel il manque 1 donnée pour résoudre le problème menace-t-il réellement ma survie d’être humain ?il va envoyer 2 courriers : 1 à l’amygdale et 1 à l’hippocampe, charge à eux de se concerter pour décider quelle réponse apporter.

Sous stress, ces 3 acteurs vont se liguer pour empêcher votre enfant de réfléchir : objectif survie, on débranche les neurones !

Stress cerveau reptilien amygdale

Imaginez que vous marchez dans la rue, quand tout à coup, il vous arrive une situation qu’ont connue vos ancêtres lointains avant vous : vous vous retrouvez nez à nez avec un lion !

Toutes ces informations sont reçues et triées instantanément par la Poste, l’hypothalamus, qui va envoyer 2 messages :

– 1 message ultra rapide au QG de crise, l’amygdale : « DANGER !!! »

– 1 message plus lent à la mémoire centrale, l’hippocampe « Est-ce que j’ai déjà rencontré cette situation ? ». L’hippocampe peut faire 2 réponses « Oui, et c’est super dangereux !!! » ou « Non, au secours !!! ». Dans les 2 cas, il va envoyer 1 nouveau message à l’amygdale : « DANGER !!! »

Sollicitée d’abord par l’hypothalamus puis par l’hippocampe, l’amygdale prend les commandes. Et là, elle n’y va pas par 4 chemins : elle coupe TOUS les circuits de réflexion. A l’imagerie médicale, on voit les neurones du néo-cortex, là où se font les raisonnements conceptuels, s’éteindre.

Seule reste active la petite zone de l’amygdale, qui va décider pour vous de la meilleure réponse à apporter au danger. Et des réponses possibles, il y en a 3 :

1. La fuite : prendre ses jambes à son cou, en espérant être plus rapide que le lion.

2. La lutte : se battre à mains nues avec le fauve.

3. Le repli : se figer sur place en attendant que ça passe.

Il est très important de noter que ce n’est pas vous qui allez choisir votre réaction face au lion. Votre capacité de raisonnement est totalement débranchée, c’est votre amygdale qui choisit pour vous. Vous pourrez toujours vous refaire le film 200 fois dans votre tête après, si vous avez survécu à la rencontre avec le lion : votre réaction a été un réflexe, vous n’avez pas eu le choix.

Face à un lion féroce ou face à un exercice de maths, c’est bizarrement la même mécanique qui se met en place !

 

Aussi curieux que ça puisse paraître, avec un exercice de maths – ou en entretien avec votre boss ! – c’est exactement la même mécanique qui se met en place que face au lion.

1. La Poste, l’hypothalamus, capte les stimulus du problème de maths : des chiffres, des questions, des formes géométriques…

2. Si votre enfant est dans une relation de panique générale avec les maths, ces simples stimulus peuvent déclencher l’envoi d’un courrier immédiat de l’hypothalamus au QG de crise, l’amygdale : « DANGER !!! »

3. Si votre enfant a encore un bout de confiance en lui dans cette matière, l’hypothalamus va se contenter d’envoyer 1 courrier à la mémoire centrale, l’hippocampe : « Ai-je déjà rencontré cette situation ? »

C’est là que ça peut se gâter.

Imaginez que l’hippocampe de votre enfant ait stocké un souvenir du type « ouh là oui, je reconnais ce traquenard, la dernière fois j’ai pas réussi à résoudre le problème de maths, je me suis pris un 4/20, je me suis fait traiter de demeuré par le prof et mes parents m’ont engueulé ».

L’hippocampe va de suite envoyer un signal panique à l’amygdale : « DANGER !!! ». L’amygdale va alors prendre les commandes et débrancher les capacités de raisonnement de votre enfant.

Et on est bien d’accord, ce n’est pas le cerveau reptilien de votre enfant qui va l’aider à résoudre le problème : sinon les crocodiles sauraient eux aussi calculer la trajectoire d’une fusée pour la lune.

C’est loin d’être un problème marginal : selon l’étude PISA, plus de 50% des élèves français sont très tendus à l’idée de faire un devoir de maths à la maison. Autant dire que ce problème d’amygdale qui se met en alerte et qui empêche votre enfant d’utiliser ses capacités de réflexion, concerne beaucoup d’enfants !

Donc, l’exercice de maths s’étant transformé sous l’effet du stress en un message « DANGER !!! », voilà les 3 réactions que vous allez reconnaître au choix chez votre enfant :

1. La fuite : l’imagination de votre enfant va s’avérer sans bornes pour inventer d’autres trucs à faire et s’évader du problème

« Non, maman, j’ai pas de devoirs à faire ce soir »

« Et au fait, on avait dit qu’on finirait d’abord cette dissertation de français ? »

« Et si on appelait papy et mamie, ça fait longtemps qu’on les a pas eu au téléphone ? »

2. La lutte : attention, tout le monde va en prendre pour son grade… à commencer par vous !

« De toute façon, le prof est nul, il nous a rien expliqué »

« Et puis, toi maman / papa, t’es même pas capable de garder ton calme »

« Et grand-père, il était nul en maths et pourtant il a réussi dans la vie, non ? »

3. Le repli : c’est l’expression fataliste du découragement, sur lequel vous allez vous arracher les cheveux en vous disant « mais comment secouer ce gamin ? ».

Ca peut être le mutisme complet, des larmes, une petite voix qui gémit « de toute façon, je suis nul, je n’y arriverai jamais »

Comment aider votre enfant : 3 étapes pour rebrancher ses capacités de raisonnement

Etape 1 :

Quand vous reconnaissez ces symptômes, vous savez maintenant ce qui vous reste à faire : oublier le problème de maths pour l’instant et aider votre enfant à calmer la réaction de stress.

Respirer, boire un verre d’eau, faire une pause, rire, jouer 15 minutes ensemble, faire un exercice de sophrologie ou de brain gym…

Si je peux me permettre un conseil : participez vous aussi à la séquence relaxation-jeu-rire, car il est fort probable que le stress de votre enfant se soit communiqué à vous… et que vous ayez besoin autant que lui de retrouver votre calme.

Etape 2 :

Revenir au problème de maths lorsque ses capacités de raisonnement sont rebranchées et l’accompagner sur les étapes du raisonnement qui restent difficiles pour lui.

Là miracle, vous avez à faire à un autre enfant : un enfant qui devient capable de repérer les infos données dans ce problème de maths, de poser des questions sur les éléments qui lui manquent, de se rappeler que le théorème de Pythagore c’est bien utile pour calculer les dimensions d’un triangle rectangle…

Etape 3 :

En revenant dans un état calme à ce problème de maths, votre enfant va emmagasiner un souvenir positif – qui sera stocké, devinez où ? Dans la mémoire centrale, l’hippocampe !

Ce qui va l’aider pour le prochain exercice de maths.

A la vue d’un prochain problème difficile, quand l’hypothalamus ira interroger l’hippocampe, l’hippocampe répondra tranquille « ah oui, j’ai déjà vu un problème tordu il y a peu de temps. J’ai d’abord stressé puis j’ai retrouvé mon calme et j’ai réussi à le résoudre. Pas besoin de mettre l’amygdale en alerte, je suis capable d’étudier ce problème ».

Si le souvenir positif stocké dans l’hippocampe est submergé par un historique de dizaines voire de centaines de souvenirs négatifs, il est fort possible que la réaction de stress s’enclenche de nouveau.

Alors, pensez à réactiver ce souvenir positif chez votre enfant : « tu te souviens, la dernière fois, tu as été stressé aussi par un problème difficile, et puis tu as retrouvé ton calme et tu as réussi à poser les bonnes questions pour chercher une solution ».

Exercice de maths après exercice de maths, vous l’aiderez à se constituer une base solide de souvenirs positifs qui lui permettront d’aborder les prochains exercices avec de plus en plus de confiance en lui « je suis capable, je peux y arriver ».

 

Source : parents-du-21-eme-siecle.fr